Mais comment Céline peut-il être un si grand écrivain, reconnu à l’international à l’égal de Marcel Proust, qui avec Voyage au bout de la nuit (1932) révolutionna l’écriture romanesque au point qu’après lui on ne put plus écrire comme avant, qui poussa la syntaxe de la phrase au bout de l’émotion dans ses romans ultérieurs (Mort à crédit, 1936 ; Normance,1954 ; D'un château l'autre 1957 ; Nord, 1960 ; Rigodon 1969) et en même temps un pamphlétaire auteur des brûlots antisémites Bagatelles pour un massacre (1937), L'Ecole des cadavres (1938), Les beaux draps (1941), un collaborateur avec l’occupant nazi, ce qui lui valut après guerre d’être condamné par contumace ?