Ultra-catholique, ultra-royaliste, contre-révolutionnaire et fer de lance du mouvement conservateur français auprès de Joseph de Maistre et Chateaubriand, Louis de Bonald (1754-1840) était destiné à disparaitre de l’histoire de la sociologie. Ce sont pourtant ses principes qui, d’après Balzac lui-même, ont guidé la rédaction de la Comédie Humaine. Ce sont également ses principes qui ont inspiré la rédaction du Nouveau Christianisme. Dialogue entre un conservateur et un novateur ainsi que de l’Appel aux conservateurs, respectivement les derniers ouvrages de Saint-Simon et d’Auguste Comte. C’est encore son nom que l’on retrouve mentionné dans le calendrier positiviste, au onzième mois dédié à la philosophie moderne auprès de ceux de Kant, Condorcet, Hegel et Hume. Est-ce alors une coïncidence si là où Louis de Bonald articulait l’intégralité de son système de philosophie sociale sur les principes d’amour, de conservation et de (re)production, Auguste Comte synthétisera le sien dans la célèbre maxime « amour, ordre et progrès » ? Ce faisant, au cours de cette présentation, nous nous efforcerons de mettre à jours les linéaments d’une sociologie bonaldienne en étudiant dans un premier temps la philosophie de la connaissance qu’il développe dans ses Recherches philosophiques sur les premiers objets de nos connaissances morales pour ensuite nous intéresser à sa sociologie à proprement parler. Cette présentation s'appuie sur une série de cours donnés à l'Université Paul-Valéry ainsi que sur notre article "A propos de Louis de Bonald et de sa sociologie." Sociétés (2020/4) [en ligne : https://doi.org/10.3917/soc.150.0139]