Connues pour être les « épouses de », voire pour leur sens de la mode, les Premières dames aux Etats-Unis ont un rôle plus complexe et politique qu’elles ne laissent entrevoir. Le militantisme très public de Eleanor Roosevelt est probablement l’exemple le plus connu. Dès le XIXe, Dolley Madison, épouse du Secrétaire d’Etat James Madison, joue un rôle clef dans l’organisation des dîners diplomatiques du Président Thomas Jefferson, puis de son époux. Après la signature du Traité de Versailles en 1919, le Président Woodrow Wilson fait un arrêt cardiaque: son épouse Edith Wilson prend de nombreuses décisions et contrôle l’accès au Président pendant sa convalescence. D’autres Premières dames gèrent l’emploi du temps et la correspondance du Président et elles proposent des lois au Congrès dès le début du XXe siècle. L’épouse du Président Républicain Ford n’hésite pas à s’opposer à sa politique lors d’une interview télévisée dans les années 1960. Pourtant, pour faire avancer leurs causes, elles doivent se plier au rôle modèle de la femme au foyer, en abandonnant leur carrière lorsque leur époux est élu Président, et en mettant en avant leur rôles de mère ou de grand-mère, toujours accessibles, et peu intéressées par la politique. Aujourd’hui, la Première dame est bien plus visible que le Vice-Président, et son bureau a un budget et un nombre d’employés similaires, alors que la fonction n’existe pas « légalement » dans la Constitution.