Jean-Sébastien Filhol - Professeur des Universités / PU
Tout le monde a entendu parler de l’arsenic ou du cyanure au travers de la littérature (en particulier Agata Christie) ou des films d’espionnage. Mais nous verrons au travers de ce cours comment les poisons ont forgé la grande et la petite histoire non seulement en étant des « facilitateurs » de succession, en étant l’instrument de l’assassinat de personnages clés mais aussi en participant à la bonne santé ou au déclin de civilisations entières. Ainsi, les égyptiens antiques utilisaient ainsi le Khôl qui n’est autre qu’un poison à base de plomb mais qui utilisé en petite quantité et appliqué correctement avait des vertus antibactériennes et activait les défenses immunitaires assurant ainsi une protection des populations en zone tropicale. Inversement, les romains utilisaient l’acétate de plomb (qui à part être un poison est aussi un édulcorant) pour sucrer leurs vins empoisonnant une grande partie de leur population et possiblement participant au déclin de l’empire. De plus, dès la renaissance les poisons inorganiques sont partout conduisant à la folie les chapeliers. Le pigment vert à base d’arsenic utilisés pour les teintures et les robes à la mode au dix-neuvième siècle a conduit à de nombreux empoisonnements volontaires donnant à cette couleur la réputation de porter malheur. Finalement le 20ième siècle n’est pas en reste et à connu la création de nouveaux poisons comme le radium ou polonium combinant toxicité chimique et radioactivité, conduisant à des scandales sanitaires ou des signatures d’assassinat d’état. Nous verrons ainsi comment chimie, histoire et société se mélange sur la thématique des poisons.