Linda Gil - Maître de conférences des Universités / MCU
Été 1760. Casanova a quitté précipitamment Paris. Il est en fuite. Au cours de son errance, il s’invente une nouvelle identité. Il se présente désormais sous le nom du chevalier de Seingalt et parvient à s’introduire dans la bonne société suisse. Son voyage prend une fois de plus l’allure d’un Grand Tour : ambassades, salons mondains, savants, artistes et jolies femmes lui ouvrent leurs portes. La visite à Voltaire constitue l’acmé de ce périple. Dans l’Histoire de ma vie, il livre une version de la rencontre tout à son avantage. Voltaire y est dépeint comme un homme aux sentiments ambigus, sensible et arrogant. Éclairé par les autres écrits de Casanova consacrés au philosophe, la Confutazione della storia del governo veneto, d’Amelot de la Houssaye (1769) et le Scrutinio del libro « Éloges de M. de Voltaire » (1779), le récit de la visite aux Délices de Genève donne vie à la légende.