Les avancées dans la maladie d’Alzheimer sont majeures grâce la synergie de la recherche clinique, de la recherche expérimentale, des données épidémiologiques, des données des études interventionnelles pharmacologiques ou non pharmacologiques. Des rapports scientifiques montrent que la prévalence de la démence tend à diminuer dans les pays les plus développés [ce qui pourrait être expliqué par des actions de prévention initiées chez l’adulte : amélioration des conditions de vie, augmentation de l’activité physique, progrès dans l’hygiène alimentaire, meilleur contrôle des facteurs de risque vasculaire et notamment de l’hypertension artérielle, de l’obésité, de la sédentarité, du tabagisme et du diabète, contrôle de certains facteurs plus orientés contre la démence comme l’augmentation du niveau d’éducation, la détection des troubles de l’audition, la prévention de l’isolement social et de la dépression. Ces résultats s’inscrivent dans une meilleure compréhension des facteurs de risque pour un individu donné de développer cette maladie et reflètent les changements cérébraux survenant de nombreuses années avant que les sujets ne présentent des symptômes. Grace aux étude de cohortes génétiques à risque et de personnes âgées asymptomatiques, nous disposons de preuves convergentes que le processus physiopathologique de la maladie d'Alzheimer (MA) commence des années voire des décennies avant le diagnostic de démence. Les récents progrès dans le domaine des biomarqueurs amyloïde et tau (LCR, sang, imagerie TEP), ont permis une avancée considérable dans la détection de la maladie au stade préclinique. La validation récente de médicaments ciblant la pathologie amyloïde, AC monoclonal proposé au stade précoce de la maladie d’Alzheimer, laisse espérer qu’un traitement précoce, peut-être même avant les premiers symptômes, permettra de retarder, voire de bloquer l’entrée dans la maladie, même s’il est clairement établi que certains sujets atteints du processus physiopathologique de type Alzheimer pourraient ne pas devenir symptomatiques au cours de leur vie. Il apparait ainsi pertinent d’identifier parmi ces sujets encore asymptomatiques, ceux qui sont à fort risque de progression vers la maladie dans le cadre d’étude de prévention secondaire.