Une première partie rappellera à quel point les mécanismes de la vie sont conservés chez tous les êtres vivants. Serons pointés d’emblée les problèmes liés au dogmecentral de la biologie : l’ADN est le porteur des informations nécessaires à assembler les protéines, mais il faut des protéines pour l’assurer.
L’exposé sera l’occasion de décrire brièvement quelques-unes des propriétés étonnantes des ARNs, un sujet qui a été au centre de mon activité de recherche. Nous nous étendrons sur la découverte tout à fait inattendue de l’activité catalytique de certains ARNs appelés ribozymes, propriétés que l’on croyait réservée aux protéines enzymatiques. L’ARN peut être par ailleurs porteur d’information génétique (pensons aux virus à ARN par exemple) au même titre que l’ADN. Une solution au problème de l’œuf et de la poule mentionné plus haut apparaissait dont plausible d’autant plus que le ribosome lui-même (la machine cellulaire où sont assemblées les protéines) est un ribozyme. Il est depuis considéré comme possible que les ancêtres (aujourd’hui disparus) des êtres vivants aient été constitués d’ARNs.
Dans une seconde partie seront passées en revue quelques expériences qui ont démontré la possibilité de synthétiser les blocs de construction du vivant (les acides aminés des protéines ou les nucléotides des acides nucléiques) à partir de substances chimiques très simples dans les conditions (dites prébiotiques) existant dans les océans il y a quelques milliards d’années.
Je terminerai en évoquant les chainons manquants dans cette chaine d’évènements qui a mené de la matière inanimée jusqu’au premiers organismes vivants (dont nous n’avons plus trace malheureusement) puis à la biodiversité que nous observons via les processus d’évolution darwinienne. Bien que de nombreux travaux soient en cours pour essayer d’apporter des solutions aux problèmes restés en suspens, nous resterons factuels et nous nous limiterons à ce qui est scientifiquement bien établi.