Fabien Michel - Maître de conférences des Universités / MCU
Le numérique, ainsi que la numérisation de nos vies personnelles et professionnelles, représentent pour nos sociétés une véritable révolution, en action depuis déjà plusieurs années. Cette évolution, permise par les nouvelles technologies qui fleurissent (IA, 5G, IoT, applications mobiles, etc.), est souvent considérée comme l’un des moyens de réduire nos émissions carbone : moins de paperasses, moins de voyages, etc. Nos modes de vie, en étant de plus en plus ancrés dans le virtuel, seraient donc moins polluants. Cette intuition est aujourd'hui partiellement contredite par les faits. Dans cet exposé, nous montrons que le numérique possède une empreinte importante, ne serait-ce que par l’électricité et les matières premières requises par les outils qui le composent. En fait, le rythme de croissance de ce domaine est tout simplement insoutenable à long terme. À partir de ce constat, nous discutons différentes perspectives issues de l’idée de « sobriété numérique ». Ainsi, au-delà des bonnes pratiques qu’on peut retrouver dans d’autres domaines (e.g. décroissance des usages), nous verrons qu’il est possible de réduire significativement son empreinte, sans sacrifier ses usages, grâce à (1) un choix éclairé des services et des outils numériques, et à (2) une connaissance accrue de leur paramétrage. Nous discutons notamment pourquoi « consommer local » possède un véritable sens dans ce contexte.