Les liens entre Montpellier et la papauté sont anciens. Les visites des papes à Maguelone au XIIe siècle, la tenue de conciles dans la ville, les privilèges accordés au consulat par Innocent III et renouvelés part ses successeurs, l’appel du pape à un Montpelliérain, le frère Gui, pour fonder à Rome un hôpital, avaient instauré entre la ville et l’institution pontificale une relation forte.
La fondation de l’université de médecine par le légat pontifical en 1220 inaugure une autre forme de relation : une université est en effet structurellement une institution pontificale, elle est placée sous le contrôle de l’évêque du lieu et ses membres, maitres et élèves, bénéficient des privilèges accordés aux clercs, les soustrayant aux autorités civiles, notamment en matière de justice. En 1289, c’est le pape Nicolas IV, qui réunit médecine, droit et arts libéraux en un seul ensemble, le studium generale de Montpellier.
On examinera comment tout au long des XIIIe et XIVe siècles se sont concrétisés les liens entre l’université de médecine et la papauté, liens qui semblent avoir connu une sorte de point culminant sous le pontificat d’Urbain V (1362 – 1370).