De mai 68 au Gilets jaunes, les mouvements sociaux ont beaucoup évolué tant dans leurs formes que dans leurs revendications portées. Derrière ce terme de « mouvements sociaux » se cachent en réalité une pluralité de mouvement et de manière d’engagement allant de la signature d’une pétition, à l’action directe dans la rue en passant par un simple tweet.
Le passage de la société industrielle à celle post-industrielle, a vu émergé des nouvelles revendications marquées par une « révolution silencieuse » (Inglehart, 1995) moins orientée par des besoins matériels, mais plus vers le qualitatif, liées à des valeurs d’appartenance, d’autonomie individuelle, d’expression de soi et d’horizontalité politique.
Jacques Ion a théorisé, pour reprendre le titre de son livre, la fin du militantisme ? (1997) marqué par le passage de « l’engagement « timbre » à l’engagement « post-it » , d’un engagement dit « total » à un engagement dit « distancié » des acteurs.
Pourtant en étudiant la surface bruissante des différentes formes de vies, la prolifération des phrasés, des rythmes, des devenirs qui animent et mobilisent les individus, les collectivités et le monde, il est possible de se rendre compte que la réalité de l’engagement aujourd’hui est bien plus complexe que cela.
Les Gilets jaunes, mouvements qui a émergé en dehors des cadres institutionnels, a suscité un engagement intense des acteurs qui ont occupé nos ronds-points durant de très longues semaines. Ces espaces de revendication ont été des lieux de vie totaux où certains acteurs se sont liés d’amitié, d’autres, ont trouvé une seconde famille et, pour les plus chanceux d'entre eux, y ont même trouvé l amour.
Afin d'éclaircir ce mystère de l'engagement, cette conférence se propose de faire un tour d'horizon des différentes formes d'engagement du XXIème siècle.