Discipline : Littérature et civilisation allemandes
Cette conférence vous sera présentée par :
Maurice Godé - Professeur émérite / PU ém
Traduction de Serge Niémetz, Le Livre de poche 1993. La conférence portera sur cette « autobiographie » de Stefan Zweig commencée à Ossining (État de New York) durant l’été 1941, et achevée à Pétropolis (Brésil) quelques jours avant son suicide le 22 février 1942. L’auteur n’y fait pas de confidences intimes mais développe une réflexion sur le « cataclysme » que l’Europe a subi avec la Première Guerre mondiale et la disparition simultanée de trois Empires dont celui d’Autriche-Hongrie. Celui-ci avait été pour Zweig un modèle de stabilité et de coexistence de peuples divers, garantissant à tous ses sujets – y compris aux Juifs – des droits égaux. Un certain nombre d’indices, que Zweig reconnaît avoir sous-estimés, suggéraient il est vrai que cette « sécurité » était trompeuse. Le Traité de Versailles, avec ses conditions très dures pour l’Allemagne et l’Autriche, et l’inflation galopante ont entraîné la paupérisation des classes moyennes et fait naître chez elles le souhait d’un pouvoir autoritaire capable de rétablir « l’ordre ». Sceptique quant aux chances des Européens de bonne volonté de contenir le déchaînement de haine, Zweig projette alors sur le Brésil un ultime et vain espoir de société tolérante.